Macron et le plein-emploi en 2027 : une promesse qui s’envole ? 

Déc 5, 2023 | 0 commentaires

Lorsqu’ Emmanuel Marcron est arrivé au pouvoir en 2017, les taxes et les règles rendaient l’embauche coûteuse et le licenciement difficile.

En suivant la ligne instaurée par Nicolas Sarkozy puis François Hollande dont il était ministre des finances, Emmanuel Macron a d’abord continué à réduire les charges sociales servant à financer les soins de santé, les retraites et les indemnités de chômage. Représentant par le passé 50% du coût d’un emploi à égalité avec le salaire, elles avoisinent désormais les 33%. Cela n’empêche pas notre pays, à l’exception de la Scandinavie, d’avoir le coût horaire de l’emploi (38,7 €) le plus cher de l’Union européenne à date. 

Macron a aussi incité les employeurs à plus embaucher en réduisant et simplifiant les protections de l’emploi afin de rendre le statut du CDI un peu moins « indéboulonnable ». De même pour décourager certains candidats au départ, il a durci les règles d’indemnités de chômage.

Enfin le mois dernier, sans trop faire parler d’elle, la « loi sur le plein emploi », a été adoptée à l’Assemblée nationale pour durcir les conditions d’accès au revenu de solidarité active (RSA) et pour réorganiser les services de l’emploi. L’idée est de mieux recenser l’emploi (26% des annonces seulement passant par Pôle Emploi) afin de pourvoir les 355 600 postes vacants estimés en France. Pour que cela ne passe pas inaperçu, « Pôle emploi » sera aussi renommé en « France Travail ».

Du coup de 9,5% à son arrivée, le chômage était descendu à 7,2% amenant notre président à clamer haut et fort qu’à la fin de son second mandat, la France serait au plein emploi (soit au maximum à 5,5% de chômage).

Seulement voilà, en novembre dernier, le chômage a regagné 0,2 points à 7,4% et la banque de France table même sur 7,5% en 2024 voire 7,8% en 2025.

Entre l’arrêt des constructions et de la demande intérieure en général freinée par les taux d’intérêt, la baisse des achats de l’Allemagne et de la Chine en denrées alimentaires et produits de luxe ou bien encore l’incertitude économique mondiale entre guerres et épidémies, la tendance n’est plus à la baisse…

Le problème c’est que le président ayant fixé le plein emploi comme axe majeur de son second quinquennat, il y a fort à parier que les Français jugent l’intégralité de ses deux mandats sous ce prisme.

Dès lors, il y a une forte probabilité que le gouvernement cherche à mettre en place de nouvelles mesures. Les récentes déclarations de Bruno Le Maire sur la nécessité de reconstruire entièrement notre modèle social laisse présager de possibles nouvelles entailles à un modèle jugé encore trop généreux.

Pas sûr que les Français soient d’accord ni que ce soit le bon angle d’attaque. Car après tout, l’économie étant mondiale et ne dépendant donc plus de notre seule action, ne faudrait-il pas arrêter de penser en quantité d’emploi mais plutôt en qualité pour créer de nouveaux métiers et filières en lien avec les changements apportés par l’économie mondiale ?

Crédit photo : Pexels / Ron Lach

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