Si la Covid-19 a eu un avantage d’après les salariés, c’est bien en démocratisant la pratique du télétravail. Ainsi selon l’étude Hays rémunération 2023, 59% des candidats ont opté pour un mode de travail hybride et 46% n’accepteraient pas un travail en 100% présentiel.
Et pourtant, selon une étude McKinsey menée en 2023 dans 9 grandes villes mondiales (San Francisco, Londres, New-York, Houston, Paris, Munich, Tokyo, Pékin et Shanghaï) la généralisation de ce mode de travail (même si à date les entreprises tentent de revenir un peu dessus) pourrait bien entraîner une crise financière supérieure à celle de 2008 !
En effet, le télétravail induit trois conséquences fâcheuses en terme de ressources financières.
D’abord, en corolaire à la baisse du nombre de bureaux occupés, une baisse à long terme des impôts prélevés par les municipalités est à prévoir qui pourrait à terme impacter leur capacité à assurer un bon niveau d’infrastructure, de transport et in fine de sécurité.
Ensuite, la baisse de revenus pour tous les commerces gravitant en centre ville comme les magasins, les restaurants et autres bars. Pour la seule ville de New-York, une perte annuelle de 12,4 milliards de dollars est estimée.
Enfin et surtout, d’ici 2030 dans les 9 villes étudiées par McKinsey, le télétravail pourrait faire perdre 800 milliards de dollars au seul secteur immobilier ! A date, le taux d’inoccupation des bureaux à New York atteint déjà 22% soit 7 millions de m2 vacants ; du jamais vu depuis 30 ans. Pour l’Ile de France (plus forte place locative de bureaux en Europe), si 2 millions de m2 étaient vacants avant la Covid sur les 56 millions disponibles, nous en sommes à date à 4,5 millions et dans 3 ans cela pourrait atteindre les 10 millions.
La baisse des revenus locatifs pour les bailleurs va de pair avec une baisse de valeur de leur bien et ce au moment même où pour contenir l’inflation les taux d’intérêt ont fortement augmenté. Du coup, quand leur prêt va arriver à échéance, il est probable que certains ne puissent pas honorer leur dette. Or, les prêts pour immobilier d’entreprise constitue à date la classe d’actifs la plus importante pour les banques. Du coup, si les bailleurs tombent en cascade pour défaut de paiement, alors les banques pourraient se retrouver de nouveau sérieusement ébranlées et certaines pourraient ne pas s’en relever …
Crédit photo : Pexels / Ivan Samkov
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