Le gouvernement français intensifie ses pressions sur les représentants patronaux et syndicaux pour instaurer des changements drastiques dans les modalités d’indemnisation des travailleurs seniors.
Cette démarche découle de la constatation que la France affiche un retard conséquent dans l’emploi des individus âgés de 60 à 64 ans en comparaison avec la moyenne observée au sein de la zone euro et ce alors que l’âge de la retraite vient d’être reculé.
Ces ajustements viseraient notamment à aligner sur celle des actifs plus jeunes la durée d’indemnisation de l’assurance chômage, initialement applicable aux individus de plus de 55 ans, repoussée désormais à l’âge de 57 ans. Actuellement, un demandeur d’emploi senior de plus de 55 ans bénéficie d’une période d’indemnisation pouvant atteindre 27 mois, comparativement à 18 mois pour les autres inscrits à Pôle emploi, ce qui n’encourage pas la reprise d’une activité professionnelle.
De plus, après l’âge de 62 ans, un chômeur peut obtenir des dispenses de recherche d’emploi tout en continuant à percevoir des indemnités ce qui met souvent les plus de 62 ans en première ligne des plans de licenciement. Pour éviter ces départs massifs à la retraite avant l’âge légal, le gouvernement envisage de rendre plus onéreux ces départs anticipés. Une disposition entrée en vigueur le 1er septembre a déjà augmenté la contribution patronale de 20 à 30 % pour les indemnités de rupture conventionnelle individuelle et de mise à la retraite. Cependant, certains acteurs estiment que cette surtaxe financière ne résoudra pas intégralement le problème.
Dans la même optique, lors des débats sur la réforme des retraites, le ministre du travail Olivier Dussopt s’était montré favorable à une révision du régime fiscal et social des ruptures conventionnelles collectives, une idée qui pourrait être réintroduite par le gouvernement.
D’autres initiatives sont à l’étude, notamment le retour de l’index senior, un dispositif visant à évaluer la manière dont les seniors sont traités au sein des entreprises. Cela permettrait entre autres de suivre en temps réel l’évolution de l’emploi pour cette catégorie mais la portée de cet outil pourrait être limitée car les employeurs s’opposent à toute sanction en découlant.
Crédit photo : Pexels / Pavel Danilyuk
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